Segfault

Contexte

Fin 2017, à la suite du départ d’un membre du groupe, SEGFAULT décide de se réinventer, de changer et d’évoluer en même temps qu’évoluent leur inspiration musicale, leur style et leur vision. Leur nouvelle volonté est d’ancrer la composition musicale dans un projet plus ambitieux et plus global.

L’ancienne identité de Segfault appliquée sur les albums Bitten Pick et Mexican Standoff.

A cette fin, ils imaginent un scénario dans lequel les membres du groupe et la musique joueraient des rôles prépondérants d’une manière innovante et inattendue. Les membres du groupe décident de se mettre eux-mêmes en scène en incarnant les personnages principaux de leur fiction. L’intrigue plonge le spectateur dans un univers science-fiction, inspiré d’œuvres cinématographiques telles que les magnifiques Blade Runner et Blade Runner 2049 (Ridley Scott et Denis Villeneuve), le Tokyo psychédélique de Enter the Void (Gaspar Noé) ou bien l’énigmatique Ghost in the Shell 2 (Mamoru Oshii).

Ainsi le spectateur se retrouve projeté dans un monde post-apocalyptique et dystopique où musique, liberté et bonheur ont été écrasés et réduits au silence par un besoin impérieux de productivité et de sécurité imposé d’une main de fer par des méga-corporations totalitaires. Cependant, au milieu de cet obscurantisme, un espoir renait sous la forme du retour providentiel de la sonde Voyager et de son précieux contenu : le Golden Record. Afin de décrypter les données contenues dans une technologie depuis longtemps oubliée, les ingénieurs décident de créer une IA spécialisée dans cette tâche mais la procédure ne se passe pas comme prévu : en interprétant les sources audios sauvegardées dans le Golden Record, l’IA baptisée Euterpe redonne vie à la musique. S’en suit une longue période de trouble et de soulèvements populaires s’insurgeant contre leur situation proche de l’esclavage. Le mouvement SEGFAULT était né.

Le studio Sleen a accompagné le groupe dans le développement des idées et la traduction graphique et scénographique du projet. Nous avons travaillé main dans la main tout au long des étapes de réflexion et de création en partageant nos idées. Ce faisant les réalisations des uns venaient nourrir la réflexion des autres.

Concept

L’exercice était (et est toujours) de taille par les possibilités qui s’offrent à nous. C’est une occasion en or pour l’expérimentation graphique et conceptuelle dans un contexte professionnel donné.

Le premier défi fut de définir l’univers, sa composition, sa matière. Qu’est-ce qui caractérise ce monde dystopique ? Comment vit-on quand il n’y a plus de musique, de temps de repos, de moment pour soi et que la société entière est tournée vers le travail et la productivité ? Telles furent nos premières interrogations car, s’il doit y avoir un graphisme, alors les signes qui le composent doivent être en accord avec cette société futuriste. Bien entendu toute la conception de ce monde doit correspondre aussi à l’attente du groupe et à ses aspirations.

Conceptuellement nous avons plongés tête la première dans les univers contemplatifs des Blade Runner, Cloud Atlas et du 5ème élément, nous avons puisé notre inspiration dans la mégalopole de Tokyo, sa multitude, ses immeubles aux centaines d’étages, ses néons colorés donnant cette ambiance particulière.

Dans l’ensemble nous voulions que l’univers de Segfault se dote d’une profondeur, qu’il fasse vrai ou au moins vraisemblable, qu’il offre une expérience au-delà de la musique en utilisant des médias comme la vidéo, l’enregistrement sonore, le dessin, la lumière. L’objectif est de faire vivre et de véhiculer une expérience différente et unique au public, une expérience globale qui ne se limite plus au seul temps de présence sur scène et sur les réseaux sociaux mais est omniprésente au quotidien.

Nous avons fait le choix de diviser leur monde en deux univers : le monde réel de l’humanité en plein soulèvement et le monde artificiel et numérique de l’IA qui apprend petit à petit sur notre monde. Deux univers, deux temps dont chacun possède son mode de communication et son espace : le mouvement contestataire favorise la rue, le réel, le tangible. Le monde de l’IA se diffuse sur les réseaux et les écrans

Recherches graphiques sur les univers : l’Homme et l’Intelligence artificielle.

Le projet

Après avoir défini l’univers graphique, nous avons débuté par la création du nouveau logo. Ce logo fut conçu en reprenant l’ancien sigle du groupe mais décliné en 2 versions : le premier, régulier et linéaire dans le traitement, est imaginé pour et « par » l’IA. Un signe simple qui est à l’origine son identification, son empreinte numérique. Cependant ce signe a été repris par les révolutionnaires pour en faire un symbole de protestation. C’est pourquoi la deuxième version correspondant à l’humain. Il semble dessiné d’un geste vif, comme peint rapidement sur un mur.

Tout au long du projet nous avons développé en parallèle les éléments numériques de l’IA en s’inspirant des HUD visibles dans les œuvres de sci-fi et les signes graphiques utilisé par les révolutionnaires.

L’imagerie général reprend des paysages d’architecture urbaine très fortement altérés et glichés dans lesquels viennent se glisser les symboles d’Euterpe.

Nous sommes même allés jusqu’à inventer un nouvel alphabet pour simuler l’avancée technologique et le gap temporel présent entre notre époque et la leur.

A l’occasion de la sortir du nouvel EP « HELLO WORLD », des extraits audios ont été enregistrés afin d’expliquer au public le nouveau contexte du groupe SEGFAULT. Chaque extrait fut imaginé comme un échantillon audio récupéré 1 an après le début de la révolution, dans les restes du laboratoire où a été décodé le Voyager Golden Record et où Euterpe prit vie.

En live l’expérience SEGFAULT est renforcée grâce à une structure équipée de plusieurs écrans en façade donnant au VJ une plus grande surface d’expression pour composer et projeter les vidéos.

Clip : Anthony Masson

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